Optique-lunetterie : des postes de plus en plus qualifiés
Les fabricants français de lunettes ont été contraints de se positionner sur un marché de niche, tourné vers le haut de gamme. La main d’œuvre peu qualifiée a été durement touchée, mais de nouveaux métiers se développent.
Avec un chiffre d’affaires qui avoisine les 5,1 milliards d’euros en 2009 (+ 3,1 %, selon l’institut GfK), le secteur de l’optique-lunetterie semble bien résister à la crise et possède une évolution propre.
En atteste le nombre d’opticiens, qui ne cesse d’augmenter. Le marché bénéficie en effet d’atouts majeurs : le vieillissement de la population et le développement du travail sur ordinateur, auxquels s’ajoute l’effet « look » des lunettes désormais devenues accessoires de mode à part entière.
Contrairement aux opticiens, les fabricants français de lunettes, eux, ne profitent guère de ce mouvement. Et si les prévisions de production diffèrent selon les observateurs, un fait est certain : l’industrie de la lunetterie s’est fortement dégradée, et la structure de l’emploi a changé. « Le tissu économique du secteur s’est réduit de près de 30% depuis 2000, entraînant une baisse de 20% de l’emploi », selon l’étude sectorielle réalisée par Xerfi.
De nombreux opérateurs ont choisi, au cours des dernières décennies, de s’approvisionner dans des pays à bas coûts, ou même de délocaliser une partie de leur appareil productif. En parallèle, les entreprises françaises ont dû « faire un choix stratégique, explique Jérôme Colin, le président des Lunetiers du Jura. Celui de la qualité et du haut de gamme. Face aux grandes chaînes qui font fabriquer en Chine, elles doivent en permanence créer de nouveaux produits, dégager de l’image et non plus des volumes importants. » Conséquence directe : la main-d’œuvre peu qualifiée a été réduite au profit des métiers du design, du marketing, et de la technique à forte valeur ajoutée.
«On espère que la qualité va nous sauver»
Restent aujourd’hui en France de petites entreprises spécialisées soit dans la création, soit dans les composants ou le traitement de surface. « On espère que la qualité va nous sauver, explique Daniel Arnaud, le PDG de la société de conception et distribution Oxibis (90 salariés). Au bout de quinze ans, on peut dire qu’on a fait le bon choix. Nous sommes beaucoup plus protégés que ceux qui ont délocalisé leur production. Mais, c’est une remise en question permanente. »
La situation est plus enviable pour les producteurs de verres correcteurs. Mais si le leader mondial reste le français Essilor, l’un de ses principaux concurrents, Carl Zeiss vision France, prévoit 48 départs volontaires (sur moins de 450 salariés) d’ici à la fin de l’année dans son usine de Fougères (Ille-et-Vilaine).
A l’autre bout de la chaîne, au contact avec le client final, l’opticien voit poindre la saturation de son marché alors que les diplômés sont nombreux — plus de 2 100 candidats ont été reçus à la session 2010 du BTS opticien. Mais « nous continuons de recruter et il n’y a que 900 opticiens inscrits comme demandeurs d’emploi, rassure Céline Morinière, directrice des ressources humaines des opticiens Atol. Par ailleurs, de nombreux propriétaires et gérants de points de vente partiront à la retraite dans les prochaines années, ce qui va augmenter les opportunités de reprise ou d’accéder à des postes à responsabilité ».
Source: Le Parisien.fr
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