Atol et Optic 2000 roulent pour les lunetiers jurassiens


Une monture sur cinq est française chez Atol, qui a réussi en cinq ans à réduire les coûts dans ses sites de production français en investissant en informatique et robotique.

Atol et Optic 2000 roulent pour les lunetiers jurassiens

Technicienne chargée du montage des lunettes chez l’opticien Atol

C’est Atol qui avait dégainé le premier en annonçant, en 2005, la relocalisation dans le Jura de la fabrication d’une partie de ses montures. « L’argument du made in France nous touche tous », s’enthousiasme Philippe Peyrard, délégué général de la coopérative de distribution. « Mais, au-delà du patriotisme, il s’agissait pour nous davantage de la bataille de la valeur ajoutée et du produit. Les marques propres que nous avons fait fabriquer dans la vallée morézienne sont devenues des vraies marques plutôt haut de gamme, nous avons gagné notre pari. »

Les marques françaises d’Atol représentent aujourd’hui près de 20 % des ventes des 806 magasins de la coopérative, qui réalise plus de 400 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle fait travailler 6 sous-traitants de rang 1 et une quinzaine de rang 2, au rythme des collections.

Depuis le site Atol de Beaune (Côte-d’Or), ouvert en 2007, une dizaine de techniciens viennent régulièrement assister et conseiller les sous-traitants dans leur process de production. « Dans la lunetterie, le problème, ce sont les frais de personnel. Il faut traquer la moindre économie pour être compétitif », poursuit Philippe Peyrard. La plupart des fournisseurs de rang 1 ont ainsi investi dans des lasers Yag, des outils de gravage très sophistiqués, des presses 50 tonnes ou des copieuses 3D. Preuve du bon fonctionnement de cette stratégie, 60 % des fournisseurs ont mis en place une production en 2 × 8. Et à Beaune, où le site tourne en 3 × 8 depuis trois mois, et où la coopérative a surinvesti en informatique et en robotique, l’atelier de montage des « deuxièmes paires » (20 salariés) a réussi à atteindre un niveau de prix de revient jamais vu, à 5 dollars pièce. « Nos emplois sont aussi compétitifs que ceux de nos amis chinois », poursuit le délégué général.

Achat de composants en Chine

Atol se félicite d’avoir été rejoint, en 2011, par le numéro un français, Optic 2000, qui réalise 1,1 milliard d’euros de chiffre d’affaires dans ses 1.200 points de vente.

Deux ans après avoir réuni les élus et industriels locaux, à Morez, pour présenter son programme « vision solidaire » et annoncer ses appels d’offres à venir, Didier Papaz, PDG du réseau, assure réaliser 24 % de ses ventes (200.000 paires en 2012) avec les montures jurassiennes. « C’est le fait d’une politique que j’ai menée vis-à-vis de nos opticiens, en les incitant à jouer le jeu », explique-t-il. « Mais il ne faut pas être dupe, les gros volumes sont partis en Asie depuis longtemps et ne reviendront pas », tempère un lunetier jurassien.

Pour ces lunettes made in France, les fabricants français doivent même parfois acheter des composants en Chine depuis la délocalisation de Comotec, autrefois principal fournisseur des composants de lunettes en Asie après son rachat par un groupe italien. Certaines matières premières ne sont plus disponibles en Europe, et les commandes des distributeurs sont passées par à-coups, ce qui pose des problèmes de production. Leur démarche citoyenne est néanmoins saluée dans cette vallée qu’elle contribue à sauver. Chez Oxibis par exemple, 120 salariés, créateur de modèles pour les deux réseaux, ces partenariats représentent 10 % d’un chiffre d’affaires de 37 millions d’euros.

Source LesEchos.fr

Autres articles:


Articles récents:


Articles sur le même sujet:

Tags: , , , , , ,

Laisser un commentaire