L’opticien berguois escroque une mutuelle : philanthropie ou intérêt bien compris ?


Charles ne s’est-il laissé emporter que par son bon coeur ou a-t-il aussi profité …

de la situation pour en tirer un avantage financier ? Un peu des deux sans doute, à en juger par la teneur des débats, lundi matin.

Le tribunal correctionnel juge cet opticien de 33 ans, installé à Bergues, sa ville natale, pour une escroquerie envers une mutuelle. Le montant de la fraude s’élève à 3 597 E, une somme que Charles, une fois démasqué, a remboursée. Ce qui explique l’absence de la partie civile à la barre.

Les faits courent d’octobre 2005 à mai 2006. Pendant ces huit mois, il obtient le remboursement indu des lunettes qu’il vend. Comme il l’explique à la barre, il compte pour cela sur une moindre vigilance dans les contrôles de la part de la mutuelle par rapport à ses concurrentes. Deux clientes qui ne comprennent pas comment leurs forfaits ont pu être épuisés alors qu’elles n’ont rien acheté, demandent des explications à la mutuelle. Celle-ci se tourne à son tour vers l’opticien pour éclaircir ce mystère. Elle dépose plainte en juin 2007. Charles est mis en examen en octobre 2009.

« Une façon de fidéliser la clientèle »

D’une voix à peine audible, le prévenu reconnaît les faits. La présidente cherche à comprendre ses motivations : « Vous dites que vous vouliez aider les gens en difficulté financière, en somme, que vous avez agi par philanthropie. Mais vous avez proposé une paire de lunettes au fils d’un client. Là, ce n’est plus de l’aide… C’est une façon de fidéliser la clientèle. » Elle poursuit, à la lumière des professions des clients : « Ils ne sont pas en difficulté sociale. Ils contestent avoir bénéficié du système alors que vous, vous en avez profité.

» Elle résume les conséquences de cette escroquerie : « C’est la collectivité des assurés qui paie. » Le procureur de la République continue dans cette idée : « Il y a un impact sur la mutuelle elle-même. Cela fait augmenter les tarifs des autres adhérents. » Selon lui, « nous ne sommes pas en présence d’un service public, d’un médecin, mais face à un commerçant. Il essaie d’obtenir la meilleure marge possible. » Sans vouloir accabler le prévenu, jamais condamné et qui a indemnisé la mutuelle, il requiert « une amende de 3 500 E à la hauteur du préjudice ».

« J’ai commis une erreur de jeunesse »

L’avocat de Charles cite les propos de son client entendu pendant l’enquête : « J’ai commis une erreur de jeunesse.

» Il résume : « Il a cédé aux sirènes du développement de carrière. » Le défenseur explique que l’opticien berguois ne semble pas le seul de la profession à jouer avec le système de remboursement, à en juger par les reportages diffusés à la télévision sur le sujet.

« Les sommes sont infimes par rapport à son chiffre d’affaires et il a remboursé au centime près, plaide l’avocat.

Mon client est dévoré par cette affaire. Cela ne se reproduira plus. » Jugement : une amende de 3 500 E et une inscription de la peine sur le casier judiciaire.

Source: www.lavoixdunord.fr

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