20 clients mystères sont allés avec la même ordonnance dans 50 magasins d’optique L’UFC-Que Choisir n’y voit pas clair


Les magasins d’optique n’ont jamais été aussi nombreux. La guerre des prix et des enseignes n’a jamais été aussi féroce. Et pourtant, il semble difficile pour le consommateur de faire jouer la concurrence. C’est ce qui ressort de l’enquête menée par vingt bénévoles de l’UFC-Que Choisir de la Marne.

Entre le 11 et le 16 janvier, ils ont poussé la porte de cinquante magasins, de Reims, Châlons-en-Champagne et Epernay, en vue d’obtenir des devis relatifs à une seule et même ordonnance. Proposition de packages non demandée, course à l’option, informations touffues ou imprécises, prix du simple au triple… l’UFC-Que Choisir a le sentiment d’avoir mis un pied dans une jungle commerciale. « On n’y voit pas clair. On a l’impression que ce monde s’organise pour que l’on ne puisse pas comparer », résume Lionel Gazeau, président de l’association marnaise.

Compte tenu de la grande variété de l’offre en termes de montures, l’enquête s’est portée sur un simple renouvellement de « verres organiques progressifs antirayures sans autre traitement dans une monture cerclée ». Or, l’UFC-Que Choisir estime que sur cinquante opticiens, dont certains ont formulé plusieurs réponses, seuls seize ont établi un devis conforme à la demande. Neuf autres ont présenté un devis conforme mais avec un ou des traitements supplémentaire pour les verres.

Et pour les seize réponses dans les clous, les prix vont affichés vont de 176 à 520 €. Et encore, seuls les « premiers prix » ont été retenus. Un effet de marge ? Les enquêteurs ne prennent pas le raccourci. Dominique Vallée, vice-président de l’UFC Marne, convient que la différence de prix « peut être justifiée par la qualité des verres et de ses traitements ». Mais quand même…

Certains devis ont été rejetés car pas clairs ou pas assez explicites. C’est le cas d’Hans Anders, le discounter venu des Pays-Bas, dont la copie a été jugée trop complexe. « Trop d’info tue l’info », souligne Lionel Gazeau.

Alors que le client mystère ne demandait pas de monture, vingt et un établissements ont néanmoins proposé des offres avec une deuxième, voire une troisième paire. Beaucoup ont proposé également des verres de « dernière génération » plutôt que des premiers prix.

Les enquêteurs ont constaté par ailleurs que quatre fabricants se répartissaient le marché : BBGR, Hoya, Carl Zeiss Vision et Essilor. « Mais les comparaisons sont difficiles pour le consommateur puisque les fabricants changent parfois de référence d’un réseau de distribution à l’autre », a remarqué l’association.

Au final, l’UFC-Que Choisir s’étonne de telles « dérives » s’agissant de produits ayant rapport à la santé. L’association en appelle à un meilleur respect de l’arrêté du 20 mai 1997, qui précise que le devis est obligatoire et qu’il doit comporter toutes les caractéristiques des verres.

Source: QueChoisir.fr

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