Des lunettes high-tech pour la sécurité maritime


Des lunettes révolutionnaires pour voir la côte ou des navires dans le brouillard seront sur le marché d’ici troisans. Pilotés par DCNS, trois centres de recherche et quatre entreprises planchent sur le projet.

On est dans l’actualité, au moment où sort le film Avatarqu’on regarde avec des lunettes 3D», remarque en souriant Yves Le Thérisien, le responsable de la réalité virtuelle à DCNS (*). À une différence près, le projet de «Système d’information géographique et réalité augmentée pour la navigation» (Sigran) interviendra dans le domaine de la sécurité maritime. Il répond à plusieurs préoccupations: «Actuellement, on constate un accroissement de la navigation, auquel s’ajoutent des conditions d’exploitation difficiles (réduction des effectifs à bord des navires) et une augmentation des informations qui remontent (radars et autres données informatiques). Ce qui fait que les gens à bord des bateaux passent plus de temps sur les écrans qu’à regarder dehors. Et évidemment, la sécurité s’en ressent». Le projet Sigran offrira une synthèse des différentes informations numériques qui s’additionneront à celles de l’oeil humain. Mais sans se substituer à ces dernières.

Des données qui se superposent

«On ne sera pas dans la réalité virtuelle, mais dans la réalité augmentée, précise YvesLeThérisien. Avec Sigran, on restera dans le monde réel. Mais grâce à des lunettes ou un écran mobile, on pourra surajouter, en couleur, des données complémentaires». Imaginons une personne à la passerelle qui porte ces fameuses lunettes… Elle a une visibilité limitée en raison de la météo. «Grâce à Sigran, elle prendra quand même connaissance de la présence d’un autre navire, de la forme et de la distance du trait de côte, de la proximité d’un écueil ou d’une balise. Elle obtiendra aussi simultanément des informations visuelles sur l’entrée d’un port, le chenal d’accès par l’affichage d’un couloir virtuel».

Double labellisation

Encore faudrait-il que les navires aient ces données à leur disposition, or, la plupart des cargos n’ont pas les cartes d’accès aux ports… «C’est vrai. Et justement, l’entreprise Sodena qui a intégré le consortium Sigran met au point des cartes électroniques, sous la forme d’un système d’information géographique en3D, dont l’utilisation sera rendue obligatoire dans les prochaines années». La double labellisation du projet par le Pôle Mer Bretagne et le Pôle de compétitivité Images et Réseaux donne des ailes aux quatre entreprises, DCNS (Brest-Lorient), Sodena, Clarte et Arcure et aux trois centres de recherches, CEA-List (Ile-de-France), ECN Cerma (Nantes) et à l’UBS-Lestic (Lorient). Les différents partenaires se donnent trois ans pour mettre au point un démonstrateur industriel qui sera embarqué à bord d’un navire, avant la phase de fabrication industrielle.

Concurrence avec la Navy

«Nous visons trois marines:commerciale, militaire et scientifique. Nous proposerons différentes solutions technologiques adaptables aux différentes cibles. Ce sera une véritable révolution de l’information. Aux États-Unis, la Navy travaille actuellement sur un projet du même type».

Source: www.letelegramme.com

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