Les opticiens en ligne se mettent à la pub télé


Les sites Internet vendant des lunettes se multiplient, mais leur part de marché est inférieure à 0,1 %. Pour imposer Sensee, son fondateur, Marc Simoncini, a lancé hier une campagne de publicité sur M6.

«Pourquoi essayer ses lunettes en magasin quand on peut les essayer à la maison ?» interroge le message diffusé depuis ce jeudi sur M6. «Vous n’avez encore rien vu», ajoute le spot de Sensee, qui joue sur le flou et le… Net. La bataille pour le marché des lunettes en ligne est lancée. Dernier arrivé sur ce créneau, Marc Simoncini, fondateur de sensee.com et ex-patron du site de rencontre Meetic, est prêt à dépenser des millions (Simoncini veut garder le chiffre secret) pour le conquérir. Sensee a été doté de 7,5 millions d’euros, souligne Marc Simoncini, qui a par ailleurs racheté en juillet «lentillesmoinscheres.com, un site rentable dont les bénéfices sont réinvestis dans le marketing». Sensee a les moyens de poursuivre sa campagne de lancement «jusqu’à obtenir une notoriété suffisante», explique son fondateur, décidé à «réaliser 30 % à 50 % des ventes de lunettes en ligne d’ici à cinq ans».

L’enjeu est clair. Sensee concurrence les grands réseaux, «ceux qui ont les moyens de mettre 40 millions d’euros dans des campagnes de pub. Nous ne sommes pas en compétition avec les autres sites en ligne», affirme son patron. À 39 euros, Sensee affiche pourtant un prix de base identique à ceux de ses concurrents Happyview, Direct Optic, Confort Visuel, Opticien 24 ou encore Mister Spex. Quant aux lunettes de marque (Versace, Ray-Ban…), elles démarrent à près de 100 euros sur la plupart des sites.

Mais Sensee s’adresse pour son lancement à «une population de 35 à 49 ans, plus jeune que celle des autres sites », insiste Marc Simoncini. Tous les sites sont deux à trois fois moins chers que les magasins. «La qualité des lunettes est la même», affirment les opticiens en ligne, en soulignant les marges considérables, «de l’ordre de 70 %», que s’octroient les réseaux classiques.

Démarrage difficile

Les ventes sur Internet ont pourtant du mal à décoller. Happyview, dont le site fonctionne à plein depuis 2010, vend aujourd’hui 70 à 80 paires par jour, avec un panier moyen de l’ordre de 100 euros. C’est bien davantage qu’un opticien avec pignon sur rue, qui enregistre environ trois ventes par jour. Mais, pour l’instant, «pas plus de 1 lunette sur 1000 n’est vendue en ligne», assure Marc Adamowicz, patron de Happyview. Des miettes. La taille du marché des lunettes de vue, de soleil, et des lentilles est estimée à 5,5 milliards d’euros. La progression des ventes sur Internet restera mesurée. D’ici à cinq ans, les opticiens en ligne réaliseront au mieux 8 % des ventes de lunettes dans l’Hexagone, prévoient les observateurs.

Cela n’empêche pas les quelque 11.000 opticiens traditionnels de s’inquiéter. Même s’ils ont ouvert des sites d’informations, ceux-ci restent globalement opposés à la vente de lunettes de vue sur Internet. «Cela posera des problèmes de santé publique supplémentaires», avertit Alain Gerbel, de la Fédération nationale des opticiens de France. Mais la transposition de la directive européenne est en route. Déjà voté à l’Assemblée, le projet de loi attend son passage au Sénat. Il ravit les vendeurs en ligne. Pas les opticiens de ville, qui y perdent au passage l’autorisation de délivrer des verres sans ordonnance (et sans remboursement, dans ce cas). Maigre consolation pour l’optique traditionnelle : le monopole de l’opticien diplômé sur la vente de lunettes de vue, que ce soit en magasin ou en ligne, sera renforcé.

Source: http://www.lefigaro.fr

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Un commentaire sur “Les opticiens en ligne se mettent à la pub télé”

  1. Sylvie

    Ils nous prenne vraiment pour des boeufs !

    #841

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