le coup de gueule de Marc Simoncini nouvellement opticien sur internet


L’entrepreneur s’insurge dans une tribune au Point.fr contre les magasins traditionnels qui ne voient pas d’un bon oeil la vente de lunettes en ligne.

A-t-on le droit de vendre des lunettes de vue sur Internet en France ? Pour Marc Adamowicz, un des pionniers du marché avec le site happyview.fr, la question ne se pose pas. Mieux, cela permet de réduire le prix, jusqu’à 75 %. Depuis l’ouverture de son site, d’autres ont vu le jour : confortvisuel.com, opticien24.com, easy-verres.com, proposent leurs propres solutions. Un projet de loi, adopté à l’Assemblée nationale et en discussion au Sénat, doit justement entériner le fait de pouvoir vendre en ligne dans les mêmes conditions que les magasins. C’est déjà la législation en vigueur en Allemagne, en Espagne, en Suède, aux Pays-Bas ou encore en Belgique.

Or, cette opinion n’est pas partagée par les opticiens « traditionnels ». Le président d’Atol Éric Plat explique qu' »une paire de lunettes n’est pas un bien de consommation comme un autre » et qu’il est plus judicieux de venir chercher les lunettes dans une boutique spécialisée. Krys propose d’ailleurs de venir chercher ses lunettes achetées en ligne dans son enseigne la plus proche. Les opticiens « traditionnels » obtiendront-ils une interdiction de la vente de lunettes en ligne ?

Marc Simoncini, entrepreneur à succès (iFrance, Meetic…), qui, lance le site Sensee.com, a confié son point de vue dans une tribune au Point.fr.

« Quelques chiffres pour y voir plus clair : le prix moyen d’une paire de lunettes équipée de verres progressifs est de 590 euros. Conséquence : les Français ne renouvellent leur paire de lunettes que tous les trois ans et demi (c’est le taux le plus faible parmi les grands pays européens), quand ils ne sont pas tout simplement forcés de faire l’impasse sur l’achat de lunettes (29 % des Français ont déjà été contraints de retarder ou de renoncer à l’achat de lunettes à cause de leur coût) et 70 % des porteurs pensent que le prix des lunettes est trop cher et injustifié !

L’organisation actuelle du marché de l’optique rend très difficile la comparaison des prix. Les montures de marque, les marques propres, les produits « no name », les milliers de références de verres (chacun sous plusieurs marques) et les dizaines d’options ou de traitements rendent cette mission quasi impossible. À titre d’exemple, le prix de vente d’un verre peut atteindre dix fois son prix de revient et le prix de revient de la paire supplémentaire que l’on vous « offre » pour tout achat d’une première paire à prix « normal » est de quelques euros seulement.

Il était temps que le monde de l’optique en France, à l’image de nombreux autres secteurs, connaisse enfin sa révolution internet. C’est déjà le cas en Allemagne, en Angleterre, au Canada ou aux États-Unis ! Peut-on taxer ces pays de ne pas protéger la santé de leurs citoyens ? La vente en ligne permet non seulement de diviser par deux, à qualité égale, le budget optique des Français, mais elle offre toutes les garanties en matière de santé et de conseil.

L’arrivée des opticiens en ligne est d’abord synonyme pour les Français de gains de pouvoir d’achat et d’économies pour la Sécurité sociale et les mutuelles, mais cela ne doit pas se faire au détriment de la qualité et de la sécurité.

Sensee.com est favorable à l’encadrement du marché de l’optique en ligne. Le projet de loi du secrétaire d’État chargé du Commerce, Frédéric Lefebvre, actuellement en discussion précise les obligations qui seront celles des opticiens en ligne. Le projet est construit sur un principe fort, celui de ne pas discriminer le canal de distribution internet au profit des réseaux physiques. Ce débat est complexe, il l’est d’autant plus qu’il touche à la santé publique, les arguments doivent donc être parfaitement compréhensibles par tous.

La prise de mesures on-line est-elle possible et fiable ?

La prise de mesures, contrairement à ce qui est affirmé depuis toujours, est un processus qui n’est pas normé. La précision des appareils majoritairement utilisés par les magasins est d’environ un millimètre (plus encore si l’appareil est mal étalonné, ce qui est très fréquent) : c’est le premier risque d’imprécision. Le centrage manuel des verres ? Voilà le deuxième risque d’imprécision. Le montage manuel des verres, c’est le troisième risque d’imprécision. Enfin, qui peut croire que nous portons précisément nos lunettes dans la même position depuis leur achat en magasin ? Voici la quatrième source d’imprécision ! Si cette précision était si cruciale, une norme régirait les prises de mesures en magasin ou sur Internet. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas.

Néanmoins, sensee.com utilise et utilisera demain des processus ou des technologies de pointe qui permettent de produire des produits de qualité répondant à toutes les exigences en termes de sécurité et pour tous les types de verres.

La vente en ligne est-elle faite par un opticien ?

Oui, le projet de loi en discussion impose avec raison la présence d’un opticien diplômé. Chez sensee.com, ce sont des opticiens diplômés qui reçoivent et traitent les commandes et qui répondent aux questions des clients. Le montage de nos lunettes est assuré en France par un grand laboratoire européen, et nous garantissons la traçabilité totale de nos produits. Nous allons d’ailleurs au-delà de ce que proposent les magasins, puisque nous offrons l’échange ou le remboursement des lunettes pendant trente jours si nos clients ne sont pas satisfaits.

La France ne peut pas être l’un des derniers grands pays à ne pas admettre l’ouverture du marché de l’optique sur Internet. N’en déplaise à ses grands bénéficiaires, les opticiens Sensee font leur métier et ils le font bien ».

Source: www.lepoint.fr

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