Le nombre de magasins d’optiques marque le pas pour la première fois depuis dix ans


Pour la première fois depuis une dizaine d’années, le nombre des magasins d’optique est en baisse, suite à des faillites, au premier semestre. Alors que se cloture le Salon mondial de l’optique à Paris, les professionnels s’inquiètent d’un possible déremboursement des lunettes.

Renversement de tendance sur le marché de l’optique. Pour la première fois depuis le début des années 2000, le nombre de magasins d’optique s’est tassé en France au premier semestre. Le réseau compte désormais 10.825 points de vente, soit 25 de moins qu’un an auparavant, selon les pointages de GfK. Une inflexion nette, après des années pendant lesquelles les boutiques comme Optic 2000, Afflelou ou Krys n’avaient cessé de fleurir à tous les coins de rue. De quoi alimenter les conversations au Salon mondial de l’optique (Silmo), qui s’ouvre demain à Paris.
Depuis cinq ans, quelque 1.700 opticiens se sont installés. La multiplication des jeunes diplômés arrivant sur le marché et ne trouvant pas d’emploi en a conduit beaucoup à ouvrir leur propre magasin, ce qui nécessite peu d’investissement. Mais le marché n’a pas progressé dans les mêmes proportions, si bien que le chiffre d’affaires par boutique a reculé. Il est passé sous la barre des 500.000 euros en 2009, pour tomber l’an dernier à 493.000 euros.
« Il y a eu un phénomène de repli, avec des faillites à la clef, car la concurrence s’est accrue, avec de nombreuses ouvertures même pendant la crise », analyse Eric Lenoir, le directeur du Silmo.
Les ventes de lunettes demeurent cependant en croissance. Le marché s’est accru de 2,1 % l’an dernier, à 5,4 milliards d’euros, et de 1,6 % au premier semestre, selon GfK.
De nouvelles niches

« La baisse du nombre de magasins reste à confirmer. Il pourrait s’agir d’une simple stagnation, note Marie Legrand, chef de groupe GfK. De puis l’été, le nombre d’ouvertures est reparti à la hausse. »
L’horizon est donc loin d’être dégagé pour les professionnels de la vision. Le vieillissement de la population soutient certes les ventes de lunettes. Mais beaucoup dépendra de l’évolution des remboursements par l’assurance-maladie et les mutuelles. Pour réduire les déficits publics, la Sécurité sociale pourrait être amenée à ne plus rembourser l’optique, ce qui amènerait les mutuelles à faire de même.
Or le prix de ces produits est élevé. Il s’établit en moyenne à 277 euros pour les myopes, et jusqu’à 580 euros pour des verres progressifs. Même avec la couverture actuelle, les Français ne renouvellent en moyenne leurs lunettes que tous les trois ans et demi.
« Tout l’enjeu est de convaincre les pouvoirs publics que l’opticien est un vrai professionnel de la santé, et non un simple commerçant », fait valoir Eric Lenoir.
Toutefois, de nouvelles niches de marché se développent. Et d’abord les lunettes pour enfants. Ce secteur a progressé de 10 % l’an dernier, grâce à l’intensification du dépistage. Certains troubles de la vue, bien corrigés dès l’enfance, peuvent ensuite disparaître. La Sécurité sociale prend à 100 % en charge ces appareillages jusqu’à 16 ans.
Autre piste d’avenir, les articles pour le quatrième âge. « C’est un marché plus compliqué, car il s’agit de vendre des systèmes de loupe ou d’agrandisseur à installer sur l’écran de télévision ou d’ordinateur, souligne le directeur du Silmo. Peu d’opticiens se sont lancés. »
L’innovation reste un moteur du secteur. Le Salon va être l’occasion de présenter les premières lunettes électroniques proposées par l’américain PixelOptics, une société spécialisée dans les lentilles ophtalmiques. Bourrées de capteurs, elles permettent de corriger les problèmes de vue à partir d’une programmation, sans faire travailler l’oeil. Essilor, le leader mondial, doit, lui, présenter les premiers verres antibuée lancés sur le marché.

Source: LesEchos.fr

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