Essilor est en passe de contrôler plus d’un tiers du marché mondial des verres ophtalmiques


En dépit d’une performance de son action proche de ses plus-hauts historiques, le numéro un mondial de l’optique a plus d’une corde à son arc pour convaincre un investisseur.

Le numéro un mondial des verres de lunettes n’a pas failli à sa réputation auprès des investisseurs qui l’assimilent bien souvent à « l’Air Liquide de la santé » compte tenu de ses belles performances régulières.

Le champion tricolore affiche depuis cinq ans une progression annuelle moyenne de ses ventes de 9 % (hors effets devises), une hausse comparable à celle des douze dernières années. Pendant la crise économique qui a ramené en 2009 et 2010 sa croissance interne à un rythme quasi nul contre 5 à 6 % historiquement, sa rentabilité opérationnelle s’est maintenue au niveau record de 18,1 %. Aujourd’hui, dans un contexte plus favorable marqué par une reprise progressive de la consommation des verres correcteurs, un acte d’achat à caractère médical que le groupe estime « pouvoir être reporté mais non annulé », Essilor envisage l’avenir avec sérénité.

Avec 243 millions de verres vendus en 2010, Essilor est trois fois plus gros que le numéro deux, l’allemand Zeiss. Il détient 30 % du marché mondial de l’optique, qui bénéficie de tendances structurelles positives : pression démographique mondiale, vieillissement de la population et augmentation du pouvoir d’achat dans les pays en développement. Au cours des vingt prochaines années, le groupe estime que le marché, en volume, devrait croître de 3 à 4% annuellement, contre seulement 2 à 3% depuis 1990. Le sous-équipement de la population mondiale offre un potentiel colossal d’élargissement du marché : 2,6 milliards de personnes dans le monde ont aujourd’hui besoin de lunettes mais ne sont pas corrigées.

Essilor a engagé depuis 2010 une politique d’accélération des acquisitions avec une priorité : le renforcement de sa présence dans les pays émergents. Le groupe y réalise seulement 12 % de ses ventes mais y affiche une croissance supérieure à 20 % (contre 2 % en Europe). En 2010, Essilor a ainsi finalisé 27 acquisitions ciblées afin de mettre la main sur des distributeurs et fabricants locaux. Il profite d’un marché très fragmenté avec plus de 1.500 acteurs indépendants qui s’approvisionnent auprès de grands fabricants.

L’innovation technologique reste un fer de lance. Elle permet au groupe d’afficher une performance historique deux fois supérieure à celle de son marché. Près de la moitié de ses ventes proviennent de produits à forte valeur ajoutée (traitements antireflet, nouveaux matériaux…) lancés il y a moins de quatre ans. Essilor consacre 5 % de son chiffre d’affaires à la recherche et développement, un niveau deux fois plus important que celui de ses concurrents. La stratégie est d’appliquer aux verres moyenne gamme des fonctions (antistatique, photochromique) qui ont fait leurs preuves dans le haut de gamme. Dans ce contexte, la direction veut capitaliser sur sa division « instruments » pour équiper les laboratoires de prescription asiatiques de machines de surfaçage digital, ce qui lui permet d’introduire progressivement une offre plus élaborée. Essilor défriche ainsi de nouveaux marchés.

Le leader mondial de l’optique, qui détient 30% du marché, s’adresse à une population sous-équipée : 2,6 milliards de personnes ont besoin d’une correction ophtalmique mais ne sont pas corrigées. Le bilan est sain, et Essilor consacre une part deux fois plus importante que ses concurrents à la recherche et développement. Le renforcement dans les pays émergents est payant. Viser 66 euros.

Source: http://www.investir.fr

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